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Pétrole: Les Canadiens perdent 1 milliard par mois

Par Jeff Rubin - En plus des oppositions politiques et environnementales croissantes aux USA contre la construction du pipeline Keystone XL, il semble que les options canadiennes pour exporter leur pétrole n'ont jamais semblé aussi coûteuses.

Non seulement l’actuel terminus du pipeline canadien qui arrive à Cushing (Oklahoma, USA) met en sourdine les plans d'expansions des sables bitumineux canadiens, mais l'écart de prix entre West Texas Intermediate (WTI) et les prix mondiaux du pétrole (Brent) coûte aux producteurs canadiens plus d’un milliard de dollars par mois en revenus pétroliers!

Ce ne sont pas les automobilistes américains qui empochent la différence à la pompe à essence, mais les Raffineries du Midwest.

L'écart entre la "Marge du Raffinage" est la seule chose plus grande que l'écart entre les prix du pétrole de Cushing (WTI) et le Golfe du Mexique (prix en Brent).
Les marges de raffinage, (connues sous le nom de Crack spread dans le milieu pétrolier), se reportent à la différence de prix entre les prix d’achats du pétrole brut par les raffineries et le prix de vente de leurs produits aux consommateurs (essence ou diesel).

Crack spread: Achat de pétrole - Vente de carburants

Alors que les raffineries de Cushing payent le prix du WTI pour leurs matières premières, les raffineries située à 600 km plus au Sud déboursent environ 20$ de plus par baril pour le pétrole de la Louisiane ou comme tout le reste du pétrole qui arrive dans les autres ports américains. Incidemment, ces prix se situent dans la zone à trois chiffres (100$) depuis le début de l'année 2011.

C'est une très bonne affaire pour les raffineries de Cushing qui obtiennent un crack spread d'environ 25 $/baril, comparativement à la moyenne de 5$ pour toutes les autres raffineries qui doivent acheter leur pétrole aux cours du Brent.

Les Canadiens perdent 1,25 Milliard $ par mois à force de le vendre aux Américains

Mais pour les producteurs canadiens de pétrole qui exportent plus de 2 millions de barils par jour aux États-Unis, le rabais de 20$, (ou plus) qui a prévalu en 2011, s'élève à 40 millions de dollars par jour, soit environ une perte de 1,25 milliard de pétrodollars par mois.

Je parie que les actionnaires des producteurs de pétrole canadiens, sans mentionner les gouvernements provinciaux et l’Etat Fédéral Canadien, aimeraient bien recevoir une part du gâteau qui est actuellement donnée aux riches raffineries américaines.

Sans un accès par pipeline dans le Golfe du Mexique ou vers le Pacifique pour alimenter les clients chinois, les producteurs pétroliers canadiens obtiennent ce que les raffineries du Midwest américain veulent bien leur donner. Ceci est un énorme rabais sur ce que le reste du monde est prêt à payer, y compris les raffineries américaines le long des côtes du Pacifique, l'Atlantique ou du Golfe.

Cela ne fait pas de sens que le pétrole canadien s'écoule vers le marché qui le valorise le moins. Si les exportateurs de pétrole du Canada ne peuvent pas obtenir des tarifs mondiaux à travers le pipeline Keystone XL vers le Golfe du Mexique, ils doivent trouver d’autres opportunités pour écouler leur pétrole.

Ecrit, en anglais, par Jeff Rubin
Traduction par Laurent Horvath, 2000Watts.org. Avec l'autorisation de Jeff Rubin  (Le Blog de Jeff Rubin et la version anglaise ici)

Retrouvez tous les jeudis la Chronique de Jeff Rubin sur 2000Watts.org

 

Vidéo: Jeff Rubin: L'Impact du Pétrole sur les Récessions des 40 dernières années

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