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Contrôle commande de l’EPR en défaut
Les autorités de sûreté du nucléaire française (ASN), britannique (HSE/ND) et finlandaise (STUK) ont émis d'importantes réserves sur le "contrôle-commande" (ou système de pilotage) du réacteur EPR développé par le français Areva et l'allemand Siemens. Cette annonce tripartite intervient alors que le nouveau directeur d'EDF entre en fonction. Une manière d'attirer l'attention sur une faille connue mais ignorée par l'ancien directeur?
La faille concerne l’indépendance des systèmes de sécurité. Sur un réacteur fiable à 100%, un mécanisme qui tombe en panne est immédiatement remplacé par un autre dispositif prenant le relais.
Mais sur l’EPR d’EDF, les deux systèmes sont totalement dépendants. Le risque est qu'en cas de panne, l'exploitant perde le système de secours censé se mettre en route... en même temps que le système d'exploitation normal devenu défaillant!
« L’ensemble des concepts de sûreté d’un réacteur nucléaire repose sur des logiques de redondance et d’indépendance », précise le spécialiste Michaël Schneider interrogé sur les ondes d’Europe 1. Par exemple, un système de refroidissement a toujours au moins un suppléant. «Si vous avez toute unelogique de système défaillante, une autre logique de système se met en place », répète Michaël Schneider.
Une faute Grave ?
"L’indépendance d’un système de secours vis-à-vis du système dont il doit pallier le dysfonctionnement est une condition basique de la sûreté", a annoncé la Criirad (surveillance indépendante du nucléaire français). "Il s’agit d’un défaut de conception presque grossier et d’autant plus incompréhensible qu’il concerne le système de contrôle commande, un élément majeur de la sûreté qu’un responsable de l’ASN qualifie d’épine dorsale de l’installation."
Changement à la tête d’EDF
Cette nouvelle vient d’annoncée par 3 entités différentes alors du changement de patron à la tête d'EDF. En effet, Henri Proglio a succédé à Pierre Gadonneix. Certains pensent qu’il s’agit d’une opportunité de pointer du doigt un dysfonctionnement de sûreté au sein de l’EPR et d’avoir une chance d’être entendu.
Le travail à fournir pour remédier aux failles du logiciel informatique est d'une telle ampleur que l'ASN doute de l'aptitude d'EDF et d'Areva à le mener à bien. L'autorité les enjoint d'ores et déjà à examiner un système de pilotage alternatif.