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Energies, Pétrole et Peak Oil: Revue Mondiale Décembre 2016

Dans cette édition de l'inventaire mondial des Energies, vous trouvez:
- Chine: Entre pic de pollution et énergie
- USA: Trump une équipe Pétro-GoldmanSachso  
- Russie: ExxonMobile intéressée à l'Arctique
- Pakistan: 10'000 chinois pour produire de l'électricité
- Schiste US: 114 faillites en 2016 et 57 milliards $ perdus
- Arabie Saoudite: Le Royaume se met au solaire
- Iran: Rush pour signer des accords avant l'arrivée de Trump

Bonne Année à tous et merci d'être aussi nombreux à suivre les aventures des énergies sur 2000Watts.org. Vous avez été plus de 850'000 cette année 2016.

Sacré yoyo pour le pétrole. Après avoir passé par la case 26$, il a doublé pour remonter à 56,09$ à Londres (37,28$ à la fin 2015) et à New York 53.90$  (37,04$ fin 2015).

L'uranium semble avoir touché le fond du trou. Une livre vous coûtera presque le prix d'une pizza à 20.25$ (35,80$ fin 2015).

 

Monde

OPEP

Bien que la production pétrolière mondiale ne diminue pas, les Irakiens et les Iraniens comptent augmenter leur production en janvier alors que l’encre de leur signature sur l’accord de diminution n’est pas encore sèche. On vient à se demander si les pays producteurs de pétrole ne se seraient pas un peu moqué de nous à tout hasard. Ce qui serait d’ailleurs étonnant, car ce n’est vraiment pas leur genre.

Décembre a été «anormalement» chaud, avec un écart à la norme 1981-2010 de près de 4 degrés. Au final, la température annuelle en 2016 a dépassé la norme 1981-2010 de 0,4 à 0,9 degré dans la plupart des régions de Suisse.

Annus horribilis pour les super tankers qui transportent plus de 2 millions barils. Le revenu (pas le bénéfice) est passé à 25’000$ par jour soit une baisse de 12% depuis juin. Il en faut du cash pour acheter les 300'000-500’000 lt de pétrole quotidien pour faire tourner ses hélices.

Arctique et Antarctique

Deux jours avant que le Père-Noël vienne nous faire un coucou, il faisait zéro degrés au Pole Nord soit 25 degrés de plus que la normale. Cet hiver, l’hiver en Arctique ressemble plus à l’été. De l’autre côté du globe ou c’est l’été, Totten, la base plus grand glacier d’Antarctique est en train de fondre.


pour terminer cette année en compagnie de Mix-Remix
qui nous a quitté en ce mois de décembre

Europe

Russie

Tex Tillerson, CEO d’ExxonMobil, a rejoint l’équipe Trump. Avant cela, Exxon avait contourné l’embargo pour négocier l’exploration pétrolière dans l’Arctique Russe. Est-ce que le nouveau négociateur en chef échangera l’Ukraine contre le pétrole de l’Arctique?

La Russie qui a produit 11,23 millions b/j en octobre et 11,21 millions b/j en novembre devrait réduire sa production de 300'000 b/j dès janvier pour satisfaire les quotas demandés aux non membre de l’OPEP. Il y a tellement d’ambigüité dans cet accord que la porte reste grande ouverte pour garder le statu quo. Officiellement, la réduction se fera graduellement et Moscou mettra sur pied une commission qui constatera cette baisse. On ne sait pas encore si une autre commission surveillera cette commission.

Moscou aimerait créer une nouvelle place financière pétrolière à St-Petersburg. Les efforts avaient débuté en 2006 et Valdimir Poutine a remis les couverts sur la table.

Gazprom Neft a débuté ses forages en Arctique avec l’aide d’un brise-glace. Le bateau devrait servir d’assistance à la plateforme, d’opération de secours, de bateau pompier et également de réparateur de marée-noire. Grande responsabilité pour un si petit bateau.

Glencore, basé en Suisse et le fonds souverain du Qatar s'offrent une partie du géant russe du pétrole Rosneft. La Russie leur a cédé 19,5% de son capital. L'opération, sans précédent dans ce secteur, rapportera quelque 10,2 milliards d'euros (11 milliards de francs) aux caisses du gouvernement. L'Etat conservera un peu plus de 50% de Rosneft. Le Qatar et Glencore sont réunis à égalité dans un consortium. Le britannique BP détient également une participation.

 

 

France

Christine Lagarde, reine à vie du FMI a été déclarée coupable dans le procès Tapie, coupable mais condamnée à rien à cause de sa « réputation internationale ». D’ailleurs le FMI conserve sa confiance en Christine. Comme disait Coluche ; « nous sommes tous égaux, il y en a juste qui sont plus égaux que les autres ».

 

Allemagne

Suite au DieselGate, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Luxembourg, la Lituanie, la République tchèque et la Grèce ne respectent toujours pas la loi européenne en matière d’homologation et des émissions des voitures neuves.

Vu sur Twitter : « Mais quelle est cette manie qu’on les terroristes d’oublier leurs cartes d’identité à l’intérieur de leur véhicule ? ».  World Trade Center à New York, Paris et maintenant Berlin.

Dim lights La folie des robots

Suisse

Par le plus grand des hasards, la Conseillère Fédérale Doris Leuthard, opposée à la votation sur l’arrêt des centrales nucléaires d’ici à 2030, aura attendu la fin de la votation pour publier l’étude sur les coûts du démantèlement des centrales nucléaires et de la gestion des déchets : total +10% à 22,8 milliards CHF. La bonne nouvelle c’est qu’il manque encore 11 milliards dans le fonds prévu par les propriétaires de centrales. La même Doris s’est fait vilipendée par le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence justement pour son manque de transparence relative aux questions énergétiques et nucléaires.

Pour démanteler les centrales, il faut trouver 6,079 milliards pour Beznau, 7,219 milliards pour Leibstadt, 3,06 milliards pour Mühleberg.

Axpo, le producteur d’électricité, annonce une perte de 1,25 milliards CHF dont 600 millions disparus dans le trading. On ne sait pas si les traders sont vraiment nuls ou si cela relève d’une stratégie planifiée. Les indices penchent pour la deuxième option. De plus, Axpo sur-amorti ses actifs afin de péjorer artificiellement la valeur de l’entreprise. Est-ce que cette technique ne vous rappelle pas Swissair ? je dis ça mais je ne dis rien.

Axpo va créer une deuxième entité qui regroupera les activités sans risques : renouvelables, services pour laisser les centrales à gaz et les centrales nucléaires dans l’entité actuelle aux mains des pouvoirs publics. Le Président du conseil d’administration a proposé de virer les actionnaires (les pouvoirs publics) du CA et de les remplacer par de vrais professionnels comme chez Alpiq. Le démantèlement d’Axpo touche à sa deuxième phase.

Alors que les suisses avaient voté la création pour la limitation du nombre de travailleurs, la loi d’application a été bidouillée et neutralisée par certains politiques locaux et des fonctionnaires de Bruxelles . 48 heures après avoir ratifié ce texte, on apprend que la Suisse devra payer les indemnités « made in Switzerland » de chômage aux travailleurs européens. C’est rassurant de savoir que l’on peut faire confiance et compter sur nos hommes politiques.

 

Les Amériques

Mexique

Pendant que Trump fait joujou avec le mur mexicain et la Chine, Pékin a gagné 2 ventes aux enchères organisées par le Mexique. Les 2 concessions pétrolières représentent les plus beaux bijoux du pays en eaux profondes du Golfe du Mexique. Pied de nez, CNOOC a acheté un champ pétrolier situé à 6,5 km des frontières américaines en misant 6 fois plus que la mise de départ. En vendant 10 lots, le gouvernement mexicain entrera 41 milliards $ sur la durée des contrats.

Les autres champs ont été remportés par BP, le norvégien Statoil, le français Total (qui a également remporté 2 champs), Chevron et ExxonMobil. Shell semble être le plus petit gagnant.

Le pays a accordé 9 contrats d’exploration pétrolière à des compagnies étrangères. Une première pour le pays. Les 9 champs devraient produire 900'000 b/j qui devraient s’ajouter aux 2 millions b/j actuels. C’est la China Offshore Oil Corporation qui a gagné le plus grand lot.

BP retente son expérience de forage dans le Golfe du Mexique. Après la catastrophe de Deepwater Horizon qui lui a coûté 20 milliards $, BP va investir 9 milliards $ pour le projet Mad Dog Phase II. Une seule explication à ce mystère : de nouveaux managers ont dû remplacer les anciens à la tête de BP.

 

USA

En 2017, Google n’utilisera plus que de l’électricité provenant des énergies renouvelables. Actuellement, Google possède 2600 MW d’électricité verte soit 10 fois plus que ses besoins de 2010. En 2015, l’entreprise consommait 5,6 terrawatts heures soit de quoi alimenter la ville de San Francisco. L’entreprise s’est lancée dans ce projet pour des raisons environnementales mais surtout économiques. Les contrats conclus pour les 20 prochaines années sur l’éolien et du solaire sont moins chers que les prix du fossile.

Scott Pruitt va diriger l’Agence de la Protection de l’Environnement (EPA). Ce brave homme de 48 ans est un fervent supporter des énergies fossiles comme le schiste et le charbon et pense que l’EPA a détruit des millions d’emplois avec des règles environnementales trop strictes. Heureusement que les USA sont sur une île. Ministre de la Justice de l’Oklahoma, un état producteur de schiste, dénoncera-t-il l’accord climatique de Paris COP21 ?

Amazon a ouvert le premier magasin sans caissière. Le tout est géré automatiquement. En Europe, 30% des personnes qui scannent leurs marchandises « oublient » de scanner un objet et dans ces magasins les vols sont 2 fois plus nombreux : le vin et la viande sont les marchandises les plus ratiboisées. A vous de jouer.

Trump a nommé Rick Perry comme Secrétaire à l’énergie. Pour que ce soit totalement «trumpesque» et drôle, il faut savoir que Monsieur Perry est l’ancien Gouverneur du Texas, qu’il était opposé à Trump lors des primaires Républicaines, qu’il avait (à l’époque) demandé la suppression du Département de l’énergie – qu’il va donc diriger dorénavant. Last but no least, Perry avait oublié le nom du « département de l’énergie » lors d’un débat. À sa décharge, il est vrai qu’il n’est pas facile de s’en souvenir. Surtout quand on vit au Texas.

Dans le sillage, Rex Tillerson, (Rex n’est pas le nom d’un tyrannosaure, mais d’un dinosaure) à la tête d’ExxonMobil, a été nommé Chef de la Diplomatie. On pense que la politique étrangère des USA ne sera absolument pas biaisée sur le sujet du pétrole. Comme depuis 25 ans d’ailleurs. Simplement que là, ce sera encore mieux.

Pas encore assis sur leurs trônes, les nouveaux dirigeants Trumpo-pétro-GoldmanSachso ont indiqué que la Mer de Beaufort, Alaska serait un bel endroit pour y puiser du pétrole. Ce refuge créé en 1980 par Carter pourrait contenir quelques gouttes de pétrole : 35 jours de production mondiale si tout se passe bien. Shell et ExxonMobil ont justement suspendu leurs forages en Arctiques à cause des risques et des coûts financiers. Pour se faire les amis de Trump vont devoir détricoter les lois et faire passer l’idée devant le Congrès. On va balancer les noms de ces initiateurs: Nick Loris, Scott Pruitt, Rex Tillerson, Ryan Zinke et la charmante Lisa Murkowski.

Chevron va investir 19.8 milliards $ en 2017. C’est la 4è année consécutive de baisse d’investissements pour la major pétrolière (-42% depuis 2015).

Le nombre de forage remonte à 498 (316 en mai 2016) alors que 1'609 étaient en activité en juin 2014.

Schiste
Bonanza Creek Energy, Inc, Memorial Production Partners LP, Forbes Energy Services sont les dernières entreprises de schiste à entrer dans la liste des 114 entreprises qui ont fait faillite cette année pour un montant de 57 milliards $. Voici la liste dans le rapport de Haynes Boone.

Avec la vente de 450 millions $ de certains champs, Chesapeake Energy, Oklahoma, recherche 750 millions $ pour pouvoir repayer sa dette de 1,2 milliard $. Des investisseurs volontaires ? Si oui, contacter la Banque Nationale Suisse gros actionnaire de cette entreprise pionnière dans le schiste.

Rice Energy a reçu une amende de 3,5 millions $ pour avoir enfreint les lois sur 10 forages et 6 pipelines. Dès l’année prochaine, l’entreprise pourra vaquer à ses occupations sans plus se soucier de l’environnement grâce à la venue de Trump.

Dim lights Rick Perry prochain directeur du département de l'énergie USA.

Canada

Alors que l’équipe du président Trump a demandé la liste de toutes les personnes qui ont participé aux négociations sur le climat, certains canadiens ont proposé aux scientifiques américains de backuper leurs recherches et leurs données en-dehors des USA de peur de voir disparaître une partie de ces documents.

D’un côté, le premier ministre Justin Trudeau a proposé un pacte sur le climat aux provinces canadiennes et de l’autre côté 2 pipelines ont été acceptés. Du côté de l’Alberta et des sables de schiste, la légère hausse des prix du baril relance déjà les projets. L’entreprise Cenovus va passer à la phase G à Christina Lake pour extraire 50'000 barils/jour alors que Canadian Natural relance l’extraction à Kirby North avec 40'000 b/j.

La Canadian Association of Oilwell Drilling Contractors prévoit une augmentation de 31% du nombre de forages à 4'665. En 2014, ce chiffre dépassait les 10'000.

 

Brésil

Petrobras, la compagnie pétrolière nationale, a conclu un accord avec la China Development Bank pour un montant de 5 milliards $. En échange, Pétrobras livrera 100'000 b/j pendant 10 ans à des prix  super minis.

Le géant français TOTAL a investi 2,2 milliards $ pour avoir accès à 2 champs pétroliers en haute mer.

 

Venezuela

Le pays, membre de l’OPEP, continue sa descente au point que le département américain a averti ses citoyens qu’il est dangereux de vivre ou de visiter le pays.

La compagnie pétrolière nationale a mis en gage sa participation dans US Citgo Oil. Cette entreprise était la dernière richesse et a été rachetée par la Russie. La production pétrolière devrait bientôt s’arrêter dans le pays.

Asie

Chine

Joli combat entre la Chine et @RealDonaldTrump.  Le coup de génie des chinois a été de faire croire aux occidentaux qu’il ne fallait jamais leur faire perdre la face. Cette croyance est fortement mise à contribution par le nouveau président américain qui montre une maestria dans l’utilisation de Twitter.

Pékin a commandé 164 avions Boeing et la Chine aurait encore besoin de 6'000 avions supplémentaires durant les 20 prochaines années. Ce deal pèsera de tout son poids dans les discussions avec Trump surtout qu’Airbus fait tout aussi bien l’affaire.

La Chine continue de faire des emplettes et de rafler tout le pétrole qui reste à travers le monde. En cette fin d’année, le Brésil, le Kurdistan et Curaçao ont conclu des accords.

Un demi-milliard de chinois ont été affectés par une pollution géante qui recouvre 24 villes au nord-est du pays. L’alerte rouge est déclenchée lorsque le taux de pollution de l’air est trop important. Même les compteurs n’ont pas été prévus pour ce niveau. 217 vols ont été annulés le 20 décembre. Plus tôt dans le mois, les habitants de Chengdu ont manifesté pour que les politiques trouvent des réponses. Ils ont reçu une réponse musclée de la police. Le smog atteint son peak en hiver alors que les centrales à charbon carburent pour produire l’électricité des chauffages.  

1'200 entreprises dans la région de Pékin ont dû cesser leur production pour limiter la pollution. Dès 2018 des taxes vont pénaliser les entreprises les plus polluantes. Le pays brûle annuellement 4 milliards de tonnes de charbon et 20 millions de nouvelles voitures rejoignent les routes.

Alors que les USA ont commencé à exporter leur pétrole, PetroChina a importé 2 millions barils en décembre. BP a également expédié 3 millions barils de schiste.

La Chine a abandonné son statut de plus grand propriétaire de la dette américaine. Pékin ne possède plus que 1 trillion 120 milliards $ (-41,3 milliards en octobre) ou 1'120 milliards $. Le Japon prend la tête avec 1'130 milliards $ de bonds américains. La raison est à chercher du côté de la volonté de Pékin de soutenir sa monnaie, le Renminbi, avec la vente de dollars.

Alors que l’air est toujours irrespirable à Pékin et d’autres villes, le gouvernement stresse l’importance de continuer une croissance en prenant compte l’environnement. En quelques années, la Chine a rapatrié chez elle la quasi-totalité des emplois mondiaux dans le domaine du solaire et elle réalise le même processus avec l’éolien.

Dim lights Pollution en Chine, France 24

 

Japon

Les plans pour retirer les 566 barres d’uranium dans le Réacteur 3 de la Centrale de Fukushima sont pour l’instant arrêtés. Initialement prévu pour janvier 2018 (il s’agit bien de 2018), un nouveau calendrier n’a pas encore été défini. L’opérateur Tepco a de la peine à enlever les débris radioactifs autours du réacteur.

Inde

L’Inde a demandé au Nigeria d’augmenter ses livraisons de pétrole de 20%. L’Inde est en train de suivre un chemin identique à la Chine avec l’augmentation de la consommation d’énergie.

Le Premier Ministre Modi a retiré du marché les plus grands billets de banque afin de limiter la corruption. Alors que le cash représente 80% des échanges, pour l’instant cette initiative freine l’économie. Les payements d’essence peuvent toujours se faire avec ces billets.

 

Pakistan

A son arrivée au pouvoir, Nawaz Sharif avait promis de diminuer les pannes d’électricité qui représentaient 12 heures par jour. C’est la Chine qui va s’occuper de cela avec 10'000 employés chinois qui sont en train de construire des centrales à gaz, charbon et hydro financées par Pékin à hauteur de 21 milliards $. Durant les 2 années, la production devrait augmenter de 10'000 Megawatts (+60%). La Chine se présente comme un acteur incontournable de l’Energie et fait face au géant américain GE.

Moyen-Orient

Il y a 40 ans, les exportations du Moyen-Orient étaient supérieures à aujourd’hui alors que la production de l’OPEP vient de toucher un record à 34,14 millions b/j. Magie? Est-ce encore un coup de Bolloré? Pas vraiment, la consommation interne des pays a été multipliée par 6 en 40 ans. De 1,5 million b/j en 1976, ils en consomment 9.6 cette année ce qui réduit la propension à l’exportation.

 

Arabie Saoudite

Ryad pense que le prix du baril va augmenter en 2017 et va faire «ce qu’il faut »  « whatever it takes » dans le texte pour que son souhait se réalise. Pour l’instant, l’Arabie continue de pomper à plein régime en direction de l’Asie et combattre ses concurrents (Russie, Iran, Irak) et diminue ses exportations en direction des USA.

C’est la première fois depuis la découverte du pétrole dans le pays, que le Royaume fait face à un défi de la sorte. Bien que le pays atteint un record de production (+11 millions b/j), il a été nécessaire creuser de nombreux nouveaux puits pour maintenir la production actuelle. Si l’on ajoute le fait que Ryad vend des actions de sa compagnie pétrolière nationale, on a comme l’impression que l’Arabie arrive au bout de quelque chose.

La vente de 5% des actions de la compagnie pétrolière nationale Aramco pourrait ramener 100 milliards $ dans les caisses de l’Etat. La détérioration des relations entre l’Arabie et les USA pourraient écarter les Loups de Wall Street de ce deal.

Le mécontentement au sein de la famille royale est de plus en plus fort. Le Roi Salman fêtera ses 81 ans l’année prochaine et souffrirait d’Alzheimer. Depuis des décennies la transmission du pouvoir s’était effectué sans vague. A suivre de prêt durant 2017.

Alors que le pétrole rapporte de juteux profits, de plus en plus d’argent est nécessaire pour garder une certaine stabilité politique sur les 30 millions d’habitants. A 50$ le baril, les vrais coûts du pétrole, sont supérieurs aux coûts d’extraction.

Si la baisse de la production de Ryad sera remplacée par le schiste américain et le prix du baril stagne, le Roi Salman devra revoir sa copie.

Le gouvernement va encore augmenter les prix des carburants qui sont déjà passés de 15 ct à 20 ct le litre durant cette année.

L’avenir de l’Arabie semble passer par l’énergie solaire. Ryad va lancer une offre pour 500 Mégawatt durant Q1/2017. Les prix devraient atteindre les 3 ct kWh. En été, l’Arabie utilise plus de 900'000 b/j de pétrole pour générer de l’électricité pour l’air conditionnée.

Le pays essaie désespérément de diversifier son économie. Le Roi a inauguré un nouveau complexe minier de 35 milliards $ et désire augmenter la plus-value de son pétrole en vendant des produits pétrochimiques transformés à la place d’essences et de carburants. C’est peut-être cela le début du peak oil. Utiliser l’or noir pour des produits à valeur ajoutée au lieu de carburants moins cher que du Coca-Cola.

 

Iran

Les grands acteurs pétroliers américains poussent pour vendre leurs services à Téhéran. Schlumberger était présent en 1979 et désire entrer officiellement en relations d’affaires avec le pays. Bien que par le passé, elle a payé une amende de 233 millions $ pour avoir vendu des services via sa succursale basée stratégiquement aux Caraïbes ainsi que l’interdiction de 3 ans d’entrer en Iran. L’Iran pourrait être une terre d’asile pour toutes ces entreprises qui se sont cassé les dents sur le schiste aux USA.

Téhéran désire attirer 60 milliards $ pour développer son industrie pétrochimique. L’objectif est de transformer les 159 litres d’un baril bon marché de pétrole en un liquide à forte valeur ajoutée. Même un litre de Coca-Cola est plus cher qu’un litre de pétrole.

Syrie

C’est la crise aux USA et en Europe. Comme la guerre est sur le point de se terminer à Alep, les entreprises occidentales ne pourront plus alimenter en arme les combattants de toutes les factions. Un juteux marché qui se termine à moins qu’il soit possible d’alimenter les rebelles afin de maintenir les ventes. Du côté humain, des centaines de milliers de réfugiés menacent d’entrer en Europe alors que les portes se ferment de plus en plus.

La Russie et la Turquie négocient avec les rebelles sans la présence des USA.

 

Oman

Le plus grand producteur pétrolier arabe, hors OPEP, aimerait vendre entre 1,5 et 2 milliards $ d’obligations pour combler le déficit de l’Etat suite à la baisse des prix du baril.

 

Irak

Bagdad annonce une production de 4,051 millions b/j. et les quotas de l’OPEP limiteraient à 4,351 millions b/j. La question est de savoir qui va réduire sa production (Kurdes ou Chiites) et qui va supporter la perte de revenus. En vadrouille dans le Sud du Pays à Basra, le premier ministre al-Maliki c’est fait violemment rabroué par les Shiites. La pétrolière russe Lukoil prétend qu’elle n’a reçu aucune directive pour diminuer sa production dans le Sud.

Au Nord, une fuite d’e-mails, une mode venue des USA, indique qu’ExxonMobil a décidé de se retirer en partie de ses champs pétroliers du Sud à cause de résultats décevants et un retour sur ses 1,1 milliards $ investi plus que moyen. Un appel du Nord Kurde avec des accords financièrement plus intéressants font également pencher la balance. Comme le big boss d’ExxonMobil a rejoint le gouvernement Trump, il sera intéressant de voir à quelle sauce l’Irak va être mangée.

A Mossoul , comme le combat contre l’Etat Islamique se fait sur une ville Sunnite, les milices Shiites du gouvernement réalisent un record d’atrocités contre les Sunnites, ce qui ne va pas détendre les tensions entre les deux parties en Irak.

Après un siècle de présence dans le pays, Shell évalue la possibilité de se retirer d’Irak. Les accords avec le gouvernement ne rapportent pas assez d’argent. Shell possède 45% dans le champ pétrolier de Majnoon qui produit 200'000 b/j.


Dessin Chappatte: hommage à Mix & Remix

Afrique

Libye

La National Oil Company confirme la réouverture des champs pétroliers de Sharara et El-Feel après 2 années de blocage par les milices locales. Les deux champs produisent 420'000 b/j ce qui propulserait la production à 720'000 b/j dès janvier. Le gouvernement espère 1,1 million b/j. La Libye n’est pas tenue au qota de l’OPEP et pourrait contrarier les plans de retirer 1,8 million b/j du marché.

L’Egypte pourrait aider la Libye à extraire du pétrole. L’Egypte a un fort besoin pétrolier pour ses 95 millions d’habitants.

 

Soudan du Sud

Pour la première fois depuis son indépendance en 2011, la famine touche la capitale Juba. Le pays producteur de pétrole n’arrive toujours pas à partager les revenus entre sa classe dirigeante et son peuple. Un peu comme dans tous les pays producteur de pétrole d’ailleurs. 3 millions de personnes ont dû partir de leur maison depuis 2013.

 

Liberia

Le pays attend les résultats d’exploration d’ExxonMobil. C’est une dernière chance pour le pays de devenir un producteur de pétrole.

 

Nigeria

Le pays serait remonté à 1,8 million b/j  (1,5 en août) Le président Buhari espère 2,2 millions b/j en 2017 malgré le quota de l’OPEP.

 

Phrases du mois

Goldman Sachs est « la plus puissante banque d’investissement du monde, une grande pieuvre-vampire collée au visage de l’humanité, qui plonge sans relâche ses pompes à sang dans tout ce qui a l’odeur de l’argent ». Magazine Rolling Stone, 2009.

"I know the guys at Goldman Sachs. They have total, total control over Ted Cruz. Just like they have total control over Hillary Clinton." Donald Trump, février 2016.

 

Sources: avec Tom Whipple de Resilience.org, FT.com, Thomas Veuillet Investir.ch et toutes les informations récoltées dans différents médias à travers le monde

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