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La solution viendra-t-elle d'un Pic ou d'un choc pétrolier?

L'histoire enseigne que les décisions cruciales et disruptives sont prises lors de crises majeures ou suite à une guerre. L'apathie mondiale actuelle, dans les domaines énergétiques et environnementaux, ne semble pas déroger à cette règle.

Depuis le choc pétrolier de 1973, aucune refonte sérieuse d'une utilisation judicieuse du pétrole n'a été initiée. Au contraire, nous avons dépassé les 100 millions de barils/jour (b/j) et 415 ppm de CO2 sans sourciller. La situation pétrolière tendue, qui se présente, pourrait offrir une opportunité de repenser un système qui arrive à bout de souffle et de s’attaquer aux réchauffements climatiques.

 

La croissance de l'Economie mondiale est bâtie sur l'utilisation des énergies fossiles dont le gaz, le charbon et le pétrole. Une augmentation de 3% du PIB nécessite d'ajouter en moyenne 1,2 million de barils par jour sur les marchés.

Ainsi, entre 2008 et 2017, la croissance de la demande pétrolière a grimpé de 9,6 millions b/j. Deux pays, les USA (6,3) et le Canada (1,6) ont couvert le 82% de cette hausse alors que la grande majorité des pays producteurs se battent pour maintenir leur production ou minimiser leur baisse.

 

Une production chahutée

Il y a un mois, un signal d'alarme est venu d'Arabie Saoudite. Découvert en 1948, le plus grand gisement du monde, Ghawar, qui a créé la richesse et la réputation du royaume, est en déclin. Sensé produire 5,8 millions b/j, il n'atteint plus que 3,8 aujourd'hui.

Conforté par le boom pétrolier américain actuel, Donald Trump a initié une politique énergétique très agressive faite d'embargos et de pressions. Ce sentiment d'invincibilité réduit le champ des possibles du Venezuela, de l'Iran, de la Russie et maintenant de la Chine.

Sans l'aide américaine, la Russie peine technologiquement à développer les gisements offshores dans l'Arctique ainsi que son schiste sibérien. La Chine n'atteindra pas ses objectifs d'augmentation de production malgré des milliards injectés. Le Venezuela s'effondre. Il faudra certainement une décennie et des dizaines de milliards $ pour voir sa production reprendre des couleurs. Sous l'étau de Washington, les exportations iraniennes ont chuté. Un renversement d'un régime n'a jamais apporté plus de pétrole. La Libye est un parfait exemple.

 

Tous les oeufs dans le même panier

Dans cette situation tourmentée, notre destin énergétique repose dans les mains de Donald Trump et dans l'espoir que le schiste du Bassin Permien au Texas va pouvoir satisfaire la croissance mondiale pour les décennies à venir.

Les chiffres actuels lui donnent raison. Le Bassin Permien produit 4,1 millions b/j soit presque le 50% des 8,4 millions du schiste US et son extraction pourrait doubler. Cependant, si l'on compare les statistiques des autres champs de schiste américains, cette euphorie ne pourrait se terminer avant le possible deuxième mandat de Trump.

Assoiffé de pétrole et de croissance, tous les œufs ont été mis dans le même panier en croisant les doigts pour qu'une nouvelle découverte puisse nous faire gagner 5 à 10 ans. Le pari est osé mais si il est pris, c'est qu'aucun plan B n'existe vraiment.

 

Un dénouement positif?

Cette atmosphère de statu quo s'explique d'autant que les lobbies comme l'Union Pétrolière Suisse, l'Administration Américaine de l'Energie ou Total en France nous abreuvent d'informations aussi rassurantes que l'industrie du tabac à son apogée.

Les élus, paralysés par leur réélection, évitent les décisions qui fâchent et les citoyens refrènent les changements. La politique de la Suisse, 4ème plus mauvais élève européen dans le solaire et l'éolien ou l'émergence des gilets jaunes français en sont des exemples. Dans le monde en 2018, les investissements dans les énergies renouvelables ont reculé alors que pour les énergies fossiles, ils ont augmenté.

La crise pétrolière de 1973 avait été autant déstabilisante que salvatrice. Elle avait pu voir un dénouement positif grâce à des personnes visionnaires, pragmatiques et conscientes des enjeux. La probabilité n'est pas nulle que cette situation soit en passe de se représenter dans les années à venir.

En tout cas, le pétrole se trouve à une étincelle ou un tweet près.

 

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